Pourquoi conserver des incunables ?

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Vers la fin du Moyen âge, et à l’aube des temps modernes, le savoir humain est rassemblé et fixé avant tout dans des livres, manuscrits ou imprimés. Ce sont les «sommes» du savoir, les «encyclopédies» des sciences, les «carquois» de l’érudition. Un grand nombre de ces ouvrages a survécu au centre même de ce qui était anciennement la «Lotharingie» : à Metz, à Trèves, et à Luxembourg. L’invention de l’imprimerie par Gutenberg vers 1450 fit naître des possibilités inconnues jusqu’alors pour diffuser ce savoir à grande échelle. Aussi a-t-on remarqué à juste titre que l’invention de Gutenberg était d’une importance capitale pour la genèse de l’Europe moderne. Le savoir sur le monde nouveau trouve son expression, et pour ainsi dire son lieu naturel, dans des ouvrages encyclopédiques, dont la structure se trouvait déjà préfigurée dans les «sommes» de théologie ou d’histoire naturelle, dans les grands lexiques, ou dans les chroniques historiques racontant l’histoire du monde depuis le premier jour de la création jusqu’aux temps présents.